Crédit d’impôt : changez vos fenêtres avant la fin de l’année !

Les députés ont adopté, en commission, un amendement qui conserve le crédit d’impôt à 30% sur les fenêtres, volets et portes d’entrée jusqu’à la fin de l’année. Il passera ensuite à 15% avant de disparaître le 1er juillet 2018.

Si vous avez prévu de changer vos portes d’entrée ou vos fenêtres, vous devriez avoir un peu plus de temps pour effectuer ces travaux. L’Assemblée nationale, qui avait suspendu les dernières décisions du gouvernement à ce sujet pour mieux l’examiner, vient, en effet, de voter un amendement qui modifie le calendrier de leur sortie progressive du crédit d’impôt.

Le taux du Crédit d’impôt pour la transition énergétique (CITE) applicable aux portes, aux fenêtres et aux volets sera réduit de 30% à 15% le 1er janvier 2018 (au lieu du 27 septembre 2017 dans le projet initial du gouvernement). Puis sera ramené à 0% le 1er juillet 2018 (au lieu du 27 mars 2018). Il s’agit d’un vote en commission, l’amendement devra ainsi être revoté en séance pour être définitivement adopté. L’Assemblée nationale étant majoritairement composée de députés de La République en marche, on peut supposer que ce texte entrera en vigueur.

«Pas un bon rapport coût-bénéfice»

Cette décision est une suite logique aux propos tenus par Emmanuel Macron début octobre devant les professionnels du bâtiment. Le président de la République avait appelé le gouvernement à une suppression plus progressive et moins brutale du CITE, tout en pointant du doigt les effets d’aubaine qui ont poussé des fabricants et installateurs de portes blindées à profiter indûment de ce crédit d’impôt. «La porte blindée n’a rien à voir avec la réhabilitation environnementale. Il faut recentrer ce dispositif et se limiter au double vitrage à finalité thermique», avait déclaré Emmanuel Macron. Pour justifier la suppression du CITE, le gouvernement soutient que le changement de portes, fenêtres et volets ne présente pas un «bon rapport coût-bénéfice». «Les économies d’énergie sont faibles et l’attrait pour ces travaux porte davantage sur l’isolation phonique et le confort», selon le ministère de la Transition économique.

Ce délai supplémentaire devrait faire passer un mieux la pilule auprès des professionnels. Mais ces derniers ne manqueront sans doute pas de pointer du doigt ces dispositions que certains, à l’image de la Fédération française du bâtiment, n’avaient pas manqué de juger «contradictoires» avec les «ambitions élevées en termes de transition énergétique et de lutte contre l’effet de serre». «Plutôt que de faire un procès d’efficacité énergétique, il serait plus judicieux de resserrer le dispositif sur les cas d’efficacité incontestable», affirme de son côté Patrick Liébus, président de la Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment.